Il y a bien deux versants distincts : l'un est habité, celui par lequel démarre cette randonnée. L'habitat y est dense, souvent en rénovation. Sur le bas du coteau, les vieilles fermes entretenues et fleuries ont leur bois noirci. Si proche de la plaine, rien n'est ostentatoire dans l'habitat. Ou plutôt, tout est fonctionnel : bassin, greniers, ruches, hangars et fours à pains entourent les fermes. On imagine les petites mains qui fleurissent ou celles calleuses qui rénovent.
Plus on monte au-delà du Chef-Lieu, plus l'habitat change : les fermes sont rénovées, les maisons du début du XXème inspirées de Henry Jacques Le Même sont immédiatement remarquables tout comme les immeubles plus standardisés ou modernes. Tout s’entremêle. Sans parler du bâtiment de la mairie reconnaissable dans son style néo classique sarde et l’église du chef-lieu avec sa façade verticale qui ne ressemble à aucune autre façade. Punto, Clio, Van et Fiat Panda circulent par les chemins de travers ; 4*4 et SUV circulent en aller/retour sur la route du plateau.
Entre Les Regards et Bay, la montée est soutenue. Elle se fait par le chemin de la résistance qui serpente entre les fermes rurales entourées de vergers, les rares parcelles encore agricoles et les potagers individuels qui profite du soleil abondant et l'eau de source, deux des ingrédients chers au bonheur des Passerands.
A Bay, la bascule s’opère. Hauteville et les Julliards sont deux hameaux plus à l'écart, séparés par le ravin de la Boussaz. On plonge alors dans la belle forêt domaniale de Passy que tous voient de Sallanches ou Domancy, mais que peu fréquentent. La descente se fait par un large chemin rural en balcon, ombragé derrière les feuillus mais surtout caché pour observer clandestinement la plaine de Passy ou la faune qui se plaît dans cet écrin de verdure : écureuils, renards, chevaux and co’.
« Sous le Saix », on croit avoir terminé mais non, le chemin remonte. Le plaisir continue via le magnifique chemin des Dames plein sud et dégagé en balcon, telle une cerise sur le gâteau de cette grande promenade qui, au départ des Regards, nous en aura mis plein la vue.