Dans le top 10 des voyages à l'étranger, le Groenland truste la première place des destinations préférées de Mathieu. "C'est magique", répète-t-il avec des yeux émerveillés, notamment "parce que ce n'est pas l'image qu'on s'en fait". Et certainement aussi parce que l'isolement, la rudesse climatique et la simplicité du mode de vie des locaux, les Inuits, rappellent à Mathieu sa propre humilité. "Les gens s'imaginent le Groenland comme un territoire tout blanc balayé par les vents et un froid glacial toute l'année. L'été, ce n'est pas le cas". Photos à l'appui, Mathieu raconte avec passion ses expéditions estivales depuis 3 ans dans ce territoire autonome sous souveraineté danoise. À cette période, la température avoisine les 20 degrés ; les terres sont libérées des neiges et pour exercer comme guide de randonnée, sans aucun chemin tracé ni panneaux, la progression à vue sur des terres peu accidentées confère un côté sauvage au voyage. "Hors quelques bateaux à l'horizon, il n'y a personne et les villages que l'on fréquente ont au maximum 100 habitants". Le Groenland, grand comme quatre fois et demi la France, a une population totale quasi équivalente à celle du Pays du Mont-Blanc : 60 000 habitants dont la majorité se concentre autour de Nuuk, la capitale située à l'est du pays. Ils ne sont que 3 000 Inuits sur la côte ouest, dont une partie autour du fjord Sermilik plus au sud, où se rend Mathieu pour ses expéditions. Et bien que la communication verbale soit limitée (les Inuits parlent le Kalaallisut, principal dialecte du pays), "il y a toujours un échange non verbal et une façon singulière d'habiter la terre si proche de la nature que j'apprécie". Mais pourquoi le Groenland plus que les îles Lofoten ou la Norvège lui demande-t-on ? "Parce qu'il y a de la vie. L'aventure, qu'elle soit ou non lointaine, est surtout humaine au Groenland. C'est ce que nous vivons tout près du cercle polaire en compagnie des habitants du grand nord". Il y a les icebergs flottants, au demeurant très photogéniques, les baleines, les phoques ou encore les kayaks (mot d'origine groenlandaise) mais c'est l'approche culturelle de ces expéditions au Groenland qui anime Mathieu et qu'il ne retrouve ni au Spitzberg "où tu vois des montagnes et de la faune, mais pas d'habitants" ni en Norvège "habitée mais tu ne croises personne" ni sur les Iles Lofoten "moins chaleureuses et plus venteuses". Lointain et humain : le Groenland coche donc deux (belles) cases.