Petit mais impressionnant le plateau !
Fréquenté par les alpinistes et les chercheurs de débris, le Plateau des Pyramides est loin d'être accessible. Il forme un replat dans l'épais glacier des Bossons au niveau duquel se forme le lac préglaciaire éponyme. Seuls quelques alpinistes y accèdent, équipés de matériels adaptés dont certains partent skis sur le dos pour rejoindre le refuge des Grands Mulets avant l'ascension du Mont Blanc. Si certains randonneurs s'approchent du lac, il est bon de rappeler que l'itinéraire au delà du point de vue n'est plus sécurisé car le danger est partout.
Pour autant, le point de vue sur ce plateau est fascinant : les amas de cailloux, les bédières et les torrents qui dégueulent, les séracs si proches qui se fracassent sous les imposantes moraines.
Rive droite, on se sent seul dans l'ambiance glaciaire. Le petit chalet d'en face, celui des pyramides, est accroché à la montagne. Le sentier pour la Jonction passe au-dessus. Et l'Arve reconnaissable à sa couleur farineuse serpente dans la vallée en bas.
Rive gauche, l'ambiance est tout autre. Les parapentes tournoient en essaim, les câbles porteurs des téléphériques quadrillent l'horizon et le va-et-vient des bennes dirige le regard jusqu'au sommet de l'aiguille du Midi dont on aperçoit nettement l'imposante plateforme sommitale. Le sentier de montée alterne donc entre deux versants/deux ambiances.
La fonte des glaces donne naissance à 3 cours d'eau émissaires de part et d'autre : le torrent des bossons, de la Creusaz et celui de la Creusette. Des jolies passerelles en bois ont été aménagées pour les franchir.
Depuis la buvette, 3 autres points de vue plus faciles d'accès sont proposés pour observer le glacier. Ce qui explique la fréquentation du sentier jusqu'au Chalet du Cerro en pleine saison. Le 1er, parcouru sur cet itinéraire, est à deux pas de la buvette.
Voilà donc un itinéraire sinueux, en aller/retour, pour approcher au plus près ce glacier incontournable du paysage chamoniard.
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PS 1 : Bosson est un toponyme très courant. Il pourrait s'agir de la forme graphique locale d'un mot celte composé des racines « sous » et « qui se tient ». Le mot ainsi composé se rapproche du mot gaulois « serviteur » signifiant littéralement « qui se tient en dessous, en bas » (wikipédia).
PS 2 : Vérifier si l'accès au tunnel du Mont Blanc n'est pas bouché !